Identité à construire

Identité à construire

Injonctions

Depuis l’été 2007, nos concitoyens constatent que la manipulation des repères échappe à nouveau à la régulation.
A l'échelle de la planète, et avec des effets d’amplitude inégalée.
A un moment où, en France, ils sont partie à un bouleversement des représentations sur les plans politique, social et économique.

La réforme d’un Etat, dont nombreux sont à la fois agent et utilisateur, leur paraît utile.
Notamment dans son triple objectif affiché de simplification des procédures, de satisfaction des attentes, et d’équilibre budgétaire.
Pourtant un toilettage voile mal la vacuité de l'Etat, partout dans le monde, sur sa fonction essentielle. C’est-à-dire dans sa capacité à représenter le souverain pour porter l’universel.

Une souveraineté de police seulement - serait-elle de service - dissimule la sclérose et scelle l’effondrement d’une société.
J’ai proposé que le risque masqué vulnérabilise l'organisation en transformation : le maintien dans un état de victime potentielle d'un danger imprévisible ne permet pas de se construire comme co-gestionnaire d'un risque maîtrisé.

La personne, positionnée comme variable de la performance individuelle et collective, poussée vers un environnement incertain porteur de risques masqués, est le siège d’effets prédictibles.
Rendre cette prédictibilité lisible, ne serait-ce que par un accès autonome à des moyens individualisés de prévention et de réparation, constitue un dispositif nécessaire.
Même si une injonction supplémentaire, « protège-toi », ne saurait seule les compenser.
Ni favoriser l'innovation, ni refonder le lien social, ni encore restaurer l'ancrage de l'Etat.

Horizon

Le siècle naît lorsque l'humanité dans son ensemble prend la mesure de l'actualité pressante d'une gouvernance globale de ses richesses collectives dans la perspective d'un développement durable.
Au premier rang de ces richesses, l'homme lui-même - indissociable de son habitat, biotopes et cultures, dont il convient de gérer ensemble les économies interdépendantes - et ses organisations entrepreneuriales qui le façonnent en retour.

Fin janvier 2007, le Forum social mondial, à Nairobi, et le Forum économique mondial, à Davos, concluaient à mon sens sur un même impératif : face à la dispersion du monde, construire la confiance, c'est-à-dire permettre à toute personne de trouver moyen et avantage à s'engager dans la construction du monde qui s'invente, non comme un donné, mais un "à construire", par chacune là où elle se situe.

Cet impératif collectif s’impose à chaque feuille de route.
Il appartient à chaque organisation entrepreneuriale, du secteur public comme du secteur privé, de se doter des points d’appui sur lesquels chaque personne est en mesure de restaurer sa compétence de sujet et l’espace de son autonomie.

Toute institution, perçue comme dispositif d’acculturation, outil et reflet d’un tel horizon, y fonde désormais son identité.
Car c’est à l’aune de cet impératif qu’entreprises, industries et nations sont engagées, culture contre culture, pour mobiliser de formidables ressources nécessaires, à la mesure des défis collectifs de notre temps.

Positionnement

En environnement incertain, toute institution, administration publique, collectivité est engagée sur des modalités de création culturelle.
Ses éventuelles modalités de réparation fonctionnelle en constituent aussi des supports.

L'organisation pilote sa transformation à deux indicateurs :
- sa capacité d’innovation dans la valorisation de son territoire, outil et reflet de la souveraineté qu'elle y exerce ;
- son empreinte sur la ressource clef dont elle contribue au déploiement, l'homme notamment.

Construire la culture qu'il convient d'essaimer engage à servir auprès de ses équipes l'expérience de la valeur qu'on attend qu'elles servent à leur tour.
Principe d'identité, on ne produit que ce que l'on est.