Coopérations en puissances
Coopérations en puissances
François-Noël Tissot propose un café coopé sur le thème de la construction d'identité.
Avec Isabelle Groneman, ils conçoivent "Coopérations en puissance".
Pierre Goirand découvre ainsi son premier café coopé et propose ici le témoignage de son expérience.
Une occasion inattendue de jouer au poisson entre poissons
Je voudrais avant que l’eau de l’oubli n’en efface les traces noter quelques éléments du dispositif de cette soirée. Un processus particulièrement fluide et fait de variations complexes sur des thèmes comme l’accueil, le mouvement, le cercle, soi et le/les groupe(s) et alliant silence, parole, danse, et arts plastiques.
A peine entrés, une boucle sonore nous invitait à nous projeter sur une grève où nous serions échoués. Les trios formés au fil des arrivées étaient immédiatement occupés à se parler, à imaginer et à dessiner l’histoire imaginaire de leur arrivée sur cette île perdue. Leur oeuvre terminée (l’est elle jamais ?) ces petits groupes se retrouvèrent en cercle derrière des bougies.
Isabelle osa nous proposer un moment de silence bienvenu. François Noël servit le thé nous reliant par cette attention à des cultures ancestrales. Sa voix grave débuta le conte que nous devions retrouver ainsi en épisodes tout au long de cette soirée, pour introduire et clôturer nos activités :
Danser en cercle un rituel de pêcheurs ;
Imaginer quelques gestes, repris ensuite par le groupe ;
Dessiner- fabriquer son identité de poisson ;
S’accorder sur une organisation de village ;
Fabriquer un mobile réunissant chaque dessin ;
Entendre les 3 villages se décrire - et accueillir au passage un ou deux étrangers dans leur cercle avec tout l’effet stimulant et renforçant l’identité de groupe que provoque la simple présence de quelqu’un d’ailleurs -
Danser sur des musiques écossaises pour terminer dans la gaieté.
Une soirée faite de vécus différents bien sûr - notamment selon ce que nous sommes et le village auquel nous avions appartenu - comme s’il était impossible de n’être pas marqué par une histoire propre et de ne pas penser le monde au travers de notre expérience spécifique.
Je suis notamment frappé de voir combien la tentation de justifier et de valoriser son village - où d’envier l’autre - a été forte et souvent agie. Il ne s’agissait pourtant que de villages apparemment virtuels et nous n’y avions passé qu’une heure de notre vie... Mais sans doute y avions nous aussi donné et reçu déjà quelque chose de notre être. Sans doute avions nous déjà de part cet investissement et cette transaction quelque chose à défendre.
Je me souviens aussi du commentaire d’une participante sur l’expérience parfois douloureuse de devoir lâcher quelque chose pour recevoir autre chose d’inattendu de la coopération avec ces autres, cet inconnu.
Pierre Goirand
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