L'identité, assignation ou construction ?

L'identité, assignation ou construction ?

Ma pratique de l'intégration du handicap engage à prendre en considération que, pour partie, l'identité est une assignation.
De fait, cette assignation peut résulter de divers facteurs.
Ainsi, l'attribution de la citoyenneté varie selon les cultures et selon les époques.

Pour illustration, je me suis rendu dans plusieurs régions du monde où la citoyenneté n'est pas attribuée aux personnes de genre féminin.
Dans l'espace public, de telles personnes sont considérées comme mineures.
Elles ne peuvent rendre compte ni de leur identité, ni de leurs actes.
Elles se déplacent donc toujours accompagnées d'un référent, citoyen : père, oncle, frère, cousin, époux, fils, neveu, petit-fils...
Dans ce contexte, il ne contrevient à nulle bienséance que ces personnes masquent leur identité, en ne permettant pas d'être reconnues individuellement, autrement que par le citoyen dont elles sont sous la dépendance.
Alors que, en revanche, il contreviendrait à la vie sociale et à l'ordre public que la personne à laquelle l'on reconnaît la citoyenneté avance, elle, masquée.

Partout, c'est l'Etat qui attribue la citoyenneté, au nom de ce qu'il a vocation à porter l'universel.
Même, notamment, lorsqu'il s'investit des prérogatives d'une seule personne, caste, idéologie ou religion, au motif de la providence, de la compétence, de l'opportunité ou de la révélation.
Pourtant, chaque personne lui en reconnait-elle cette vocation en tout ?