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FAIRE SOCIETE : coopération, intégration, construction d'identité
28 septembre 2009

Penser l'emploi

Grand Prix 2010 de la Réflexion Impertinente sur l’Innovation

 

en relation avec le développement durable

 
 
 
 
 
 
 

Penser l'emploi

 
 

François-Noël TISSOT

Conseil en identité

Fondateur du cabinet Une Identité Pour Demain

 
 
 
 
Résumé
 
 
 
La réflexion impertinente paraît le siège d’un paradoxe, qui sidère et soumet l’emploi à des archaïsmes.
 
Favoriser les procès susceptibles de produire une réflexion impertinente constitue un champ de valorisation de l’emploi.
En soi, et dans ses effets.
 
Cette communication en esquisse la nécessité, les modalités et des éléments de la règle du jeu.
En trois fiches, un kit destiné à participer à la sécurité des parties prenantes, donc à leur prise de risque, dans le champ de l’innovation organisationnelle et sociale.
 
Les industries qui contribuent à ce déploiement restent à construire.
 
 
 
 
 
Chacun construit son identité par sa réponse aux défis de son temps
 
 
 
« Ne soyez captifs d'aucun dogme, qui asservit à la pensée d'autrui. »
2005, Steve JOBS, Chief executive officer d’Apple Computers, Stanford University.
 
« ...fournir un mode d'expression ...et rendre impossible tout autre mode de pensée.»
1949, Eric Arthur BLAIR, alias George ORWELL, déchiffrant la novlangue d'Océania.
 
« Il prit donc l'homme, cette œuvre indistincte, et, l'ayant placée au milieu du monde, Il lui parla ainsi : Je ne t'ai donné ni place déterminée, ni visage, ni don particulier, ô Adam, afin que ta place, ton visage et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les cultives par toi-même. »
1482, Jean PIC de la MIRANDOLE, De la dignité de l'homme.

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*     *


Réflexion impertinente
 
 
 
La réflexion impertinente paraît être le siège d'un paradoxe :
- d'une part, l'engager serait salutaire, aux plans personnel et social ;
- d'autre part, en partager le fruit s'avèrerait risqué, aux plans individuel et collectif.
Desserrer ce nœud, au moins le temps d'une transformation, mérite exploration.
 
Pour ce faire, j’ai pris pour champ, penser l'emploi.
Penser l’emploi, pour avoir moins à le panser.
 
 
Panser l'emploi, cette expression mérite sans doute explication.
Panser l'emploi me paraît désormais le premier secteur économique des territoires, si l'on veut comptabiliser les ressources qui y sont affectées, à commencer par 10 à 20% de la compétence qui, contre son gré, se trouve exclue de cet emploi là.
 
En regard, valoriser l'emploi, ce serait permettre un déploiement de la richesse humaine plus pertinent face aux défis du siècle qui s'ouvre.
Notamment, aujourd'hui, en permettant de rendre lisibles à chacun les freins qui handicapent les ajustements nécessaires.
Notamment, en favorisant une lisibilité sur la logique du cadre à construire.
 
Justement, avec un peu plus de réflexion impertinente.
 
 
Bien entendu, je garde en ligne de mire les organisations entrepreneuriales qui sont engagées dans une concurrence globale.
Elles ont besoin, mieux encore que les autres, de mobiliser la richesse humaine.
Et pour défi de favoriser des conjonctions inédites de talents, afin de mieux servir la capacité d'innovation de leurs clients.
 
Pour l’essentiel, c’est avec celles-ci que je me suis construit.
Lorsque les comportements habituels n’y produisaient plus les effets attendus, je diagnostiquais que la représentation du monde n’était plus suffisamment efficace, et que l’effondrement menaçait.
 
Au delà de mon champ de vision, de nombreuses procédures continuaient à être déroulées, avec des effets mitigés, et des dommages collatéraux non comptabilisés.
L’exigence de développement durable engage à porter là aussi le regard.
 
 
Ce sont pourtant les organisations dans lesquelles les archaïsmes sont les mieux enracinés qui auront le plus de mal à explorer de nouveaux procès, alors que la protection qui permet aux archaïsmes de subsister permettrait à ces organisations, sans risque, d’explorer, de baliser, pour ensuite entraîner, dans le champ de l’innovation organisationnelle et sociale.
 
 
Cette communication se présente sous la forme de trois fiches.
Aucune ne semble finie, un peu comme notre monde, à construire.
Chacune relève d’une connaissance encore imparfaite, qui échappe à son cadre.
Elle se prête à ce que l’un ou l’autre nos contemporains y apporte son regard et sa contribution, y nourrisse sa réflexion, et son action.

*

*     *


Fiche 1 - Faire face à un défi collectif
 
 
 
L’emploi se valorise de la qualité du défi auquel il s’adresse.
 
 
 
 
 
L’homme, première richesse
 
Le XXIème siècle s'ouvre sur une novation.

L'humanité dans son ensemble prend la mesure de l'actualité pressante d'une gouvernance globale de ses richesses collectives dans la perspective d'un développement durable.

Au premier rang de ces richesses, l'homme lui-même - indissociable de son habitat, biotopes et cultures, dont il convient de gérer ensemble les économies interdépendantes - et ses organisations entrepreneuriales qui le façonnent en retour.
 
 
 
 
 
La personne, première référence
 
En France, depuis la loi de mars 2005, la pratique de l'intégration du handicap illustre que la performance des dispositifs compensatoires conçus et déployés par une équipe pluridisciplinaire d'experts reste, in fine, à l’appréciation de la seule personne en situation de handicap.
 
Début 2007, le Forum social mondial, à Nairobi, et le Forum économique mondial, à Davos, convergent sur ce même impératif : face à la dispersion du monde, construire la confiance ; c'est-à-dire permettre à toute personne de trouver moyen et avantage à s'engager dans l'élaboration d'un monde qui s'invente, non comme un donné, mais comme un "à construire", par chacune là où elle se situe.
 
En novembre 2008, Nelson MANDELA s'adresse à Barack OBAMA: "Votre victoire a démontré que personne, partout dans le monde, ne devrait avoir peur de rêver de changer le monde pour le rendre meilleur."

En juillet 2009, le premier Forum éthique mondial, qu'accueille l'ONU à Genève, évoque la construction d'un monde désormais "plat", chacun étant redevable, auprès de tous, de son impact.
 
 
 
 
 
De pair, développement durable et abolition de la pauvreté
 
Dans un monde qui se globalise, construire la confiance passerait ainsi par une plus forte économie des moyens, afin de rendre lisibles et accessibles la compétence spécifique, le projet et les attentes de chacun.
 
Dans un monde en dispersion croissante, développement durable et abolition de la pauvreté relèveraient alors d'un seul et même processus.
 
Valoriser l’emploi, en favorisant l'émergence de ce processus dans la sécurité des parties prenantes, engage à :
- distinguer les procès émergents ;
- éclairer les phénomènes dont procède le cadre de construction.

*

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Fiche 2 - Des procès émergents
 
 
 
L’emploi se valorise des freins qu’il permet d’identifier et de lever.
 

=>    Permettre à quiconque d'éclairer le risque et l'opportunité, selon sa situation singulière, et d'en distinguer l'intérêt individuel et l'intérêt collectif.

 
 
 
 
 
Vers une dispersion en environnement incertain
 
Des procès émergents favorisent une dispersion en environnement incertain :

 

- élargir l'accès à une réflexion éthique ;

 

- apprécier l'écart qualitatif entre le résultat atteint et l'objectif attendu, par la production de « rapports d'étonnement » ;

 

- explorer les déploiements d'intelligence collective, et l'apprenance, par l'expérimentation de « forums ouverts » et autres « tables de coopération » ;

 

- étendre le reporting, établi sur des critères de performance prédéfinis, à la notion de redevabilité, destinée à éclairer sur les impacts sociétaux dans un environnement volatil ;

 

- accompagner chaque décision d'une estimation de son empreinte, notamment en matière d'effets collatéraux, par exemple en matière de stress ;

 

- concevoir le management, non comme un corps, mais comme une fonction, largement distribuée...

 
 
 
 
 
Clarifier le rôle et la place de la personne
 
Ces procès ne sont pas moins envisageables que ne l’était le fait de trier ses déchets, de mieux prévoir leur cycle de vie, pour enfin les prévenir.
 
Certains de ces procès font déjà l’objet d’expérimentation, de capitalisation et de professionnalisation.
 
Ils ont ici valeur d’illustration : tous visent à fiabiliser l’autonomie et l’initiative, et clarifient le rôle et la place de la personne.
 
Un engagement continu paraît avoir un impact initialement infime, puis l’adhésion se déploie de façon exponentielle, jusqu’à ce que s’installe un nouveau paradigme.
  
 
 
 
 
Freins
 
La conception de l’organisation, les pratiques managériales et les termes du dialogue social peuvent s’enrichir de tels procès.
 
Les nœuds paradoxaux qui les contraignent peuvent s’élargir à une lisibilité partagée sur l’ingénierie du cadre de construction identitaire.

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Fiche 3 - Un seuil critique : l’ingénierie du cadre
 
 
 
L’emploi se valorise d’une lisibilité sur la logique du cadre à construire, en ce que cela participe à la sécurité des parties prenantes, donc à leur prise de risque dans leur exploration et leur appropriation d’un changement de paradigme.
 
 
 
 
 
Les ères se distinguent par leur représentation de l'identité
 
Selon l’époque, l’identité ne porte pas sur le même objet, ni ne se déploie selon les mêmes dispositifs, ni ne répond aux mêmes impératifs.
 

▪ Ainsi, l'Egypte ancienne est liturgique. On y gère les passages entre l'ici et l'au-delà.

Chaque matin, Rê naît. Chaque soir, Rê meurt.

Nous en gardons l'astronomie, les pyramides et les momies…

 

▪ En Rome antique, c'est vers la citoyenneté que se négocient les passages.

Car c'est au Sénat que se régit Rome.

Nous en gardons forum et jus, via et aqueduc...

 

« Chaque cité a sa civilité particulière. » 

1595, Michel EYQUEM de MONTAIGNE, Essais, Livre I, chapitre XIII

 
 
Un schéma se distingue pourtant : à un défi collectif correspondent des seuils critiques que permettent de fiabiliser des procès.
 

▪ Années 1970, le premier choc pétrolier introduit une volatilité prédite par les initiés mais non entendue par la plupart.

Les groupes cherchent à élever leur profil de l'institution et à accroître la lisibilité de leur stratégie.

Leur raison d'être s'affiche en un logo.

 

▪ Années 1980, la structuration en filières ouvre l'ère de la qualité.

Le re-engineering de l’organisation étendue vise son agilité.

Informatique, lisibilité spatiale et signalétique transverse assurent à la logistique un langage commun, qui permet aussi le déploiement d'une intelligence collective.

 

▪ Années 1990, la globalisation déploie des équipes réseau éclatées.

Le sentiment d’appartenance des talents est en jeu, afin de fiabiliser leur autonomie.

Le coaching, conférence entre pairs, relève d’une fonction support.

 
 
Les représentations de l'identité se sédimentent, et ne se substituent pas.
 

▪ A Rome, les dieux sont encore là, mais ils ont leurs lieux bien à eux.

Jules César fut mis au rang des leurs après sa mort.

Auguste, de son vivant, dans les provinces - pas à Rome.

L’ancrage à un ordre ancien relève de l’entretien d’un consensus.

 

▪ Le coaching n’a pas remplacé le logo.

Ces deux dispositifs d’intégration et de construction d’identité n’interviennent pas dans le même champ, ni ne relèvent de la même représentation du défi collectif.


 
 
 
Le rite est le siège de l'emploi
 
Au défi, au seuil et au procès correspondent le tabou, le sacré et le rite.
 
Tout rite participe à la formation d’un consensus, qui valide le sacré et évite de questionner le tabou.
 
Le rite, dispositif d'intégration, lieu de construction personnelle et sociale, est le siège de l'emploi.
 
 
 
 
 
Réinvestir sa raison d’être
 
Tout rite participe à une cohésion communautaire, que l’on l'associe parfois à l’expression « repli identitaire ».

 
Un rite congruent avec le défi collectif de l'époque participe de surcroît à une plus forte économie collective.
 
Tenir l'un pour l'autre - le rite pour le défi - conduit à un effondrement social, et résulte de phénomènes repérés sous les appellations « aveuglement du leader » et « trahison des élites ».
 
Réinvestir sa raison d’être, selon les modalités d’un nouveau paradigme, passe par l’exploration de procès congruents avec l’aspiration vers laquelle on tend.
 
 
 
 
 

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Grand Prix 2010
Remise des conclusions : 28 septembre 2009
Remise des Prix : 25 novembre 2009
Publication : mercredi 22 sep)tembre 2010

Anne BRUNET-MBAPPE, enseignant-chercheur à Advancia-Négocia, L’entrepreneur français : un trapéziste sans filet. Pour que l’entrepreneur échoue avec les honneurs 

Bernard MAITRE, président du directoire d’Emertec, Pour en finir avec les vaches sacrées. Vectorisation de l'innovation dans l'économie de la connaissance 

Michel PINTON, président honoraire de Val de Creuse Initiative, Innovation et territoires fragiles 

Julien DAMON, professeur associé à Sciences-Po, Établir le droit de vote à 16 ans. (Im)pertinence d'une innovation pour rééquilibrer politiquement les générations

Pascal PICQ, paléoanthropologue au Collège de France, L’entreprise impertinente est celle capable d’évoluer «

David LE BRIS, doctorant en sciences de gestion, Les actionnaires votent socialiste ?

Roger MILLER et Marcel COTE, associés de SECOR Conseil (Montréal), L’innovation : le paradoxe européen

Stéphane VEYER, directeur général de Coopaname, Cessons de créer des entreprises


Grand Prix 2011
Lancement : le mercredi 22 septembre 2010
Remise des communications : 22 mars 2011
Remise des prix : le mercredi 18 mai 2011
Publication : 21 septembre 2011


Pour en savoir plus
 
 

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