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FAIRE SOCIETE : coopération, intégration, construction d'identité
9 avril 2010

Du travail à l'emploi

Du travail à l'emploi




Pierre-Eric SUTTER commente Edgar MORIN et y lit la dénonciation d'un paradoxe, le savoir conduisant à l'aveuglement : « Plus nous avançons dans les connaissances, plus nous pénétrons dans l’inconnu ».

Ma lecture est tout autre.
S'agit-il vraiment d'un paradoxe ? Ou plutôt d'un truisme ? Voire d'un cercle vertueux ?

Avancer dans les connaissances, n'est-ce pas pénétrer ce qui était l'inconnu ?
N'avançons-nous pas dans les connaissances afin de pénétrer plus encore dans l'inconnu ?
Et peut-on avancer dans les connaissances sans pénétrer dans l'inconnu ?

Pierre-Eric SUTTER propose des illustrations contemporaines qui valideraient sa lecture.
De ma propre observation, je forme l'hypothèse que chaque génération construit son identité face aux défis spécifiques à son époque.
Si, pour advenir, elle manipule les repères des générations antérieures, qui correspondent donc à des défis obsolètes, alors elle se conduit inéluctablement à l'effondrement - et engendre des replis identitaires.
Replis identitaires qui, au nom de la "connaissance", portent l'obscurantisme.

Pénétrer l'inconnu, c'est se donner une chance d'avancer dans la connaissance.
Pour chaque personne, tel est le défi, qu'éclaire utilement le Livre de la Genèse.

Ainsi, par son travail, l'homme se place à la confrontation du monde, qu'il transforme autant qu'il s'en façonne.
Toute autre est la question de l'organisation collective du travail, où se confrontent l'autodétermination du sujet, les assignations identitaires et les injonctions paradoxales.
C'est le lieu de l'emploi, où se pose autrement la question de la performance sociale qu'investit Pierre-Eric SUTTER.




Pour en savoir plus

Edgar Morin et la pensée complexe au chevet de l’homme au travail

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Commentaires
P
Pénétrer l'inconnu, c'est avancer dans les connaissances, dites-vous à juste titre. Loin de moi de dire le contraire ou de le nier. <br /> <br /> Le sens de mon propos, en m'appuyant sur ceux d'Edgar Morin c'est de mettre en garde contre des connaissances qui ne seraient pas une véritable connaissance mais des certitudes ou des savoirs épars. <br /> <br /> On peut dire de nos jours que l'Homme n'a jamais autant acquis de connaissances (ou est en potentialité d'en acquérir s'il le veut). <br /> <br /> Face à ce constat, force est de constater que néanmoins l'Homme est toujours aussi ignorant des conséquences de ses actes et du monde qui l'entoure, si l'on en juge par les méfaits qu'il s'inflige à lui-même et au monde, méfaits dont les conséquences sont en gravité croissante. Savoir n'est donc pas connaître.<br /> <br /> Cela ne veut pas dire que je suis pessimiste sur la condition humaine; non, j'essaye simplement d'être réaliste. Ce n'est pas parce que nous croyons avoir pénétré une parcelle d'inconnu que nous connaissons le "tout", bien au contraire. En pénétrant l'inconnu nous progressons en connaissance, mais en connaissance relative à l'étendu de notre ignorance. <br /> <br /> Prenons un exemple. COnnaître la physique newtonnienne sur le bout des doigts est une avancée primordiale en matière de combat contre l'inconnu et l'ignorance. Mais cela n'épuise en aucune manière l'étendue des connaissances nécessaires à la compréhension de l'univers; la physique quantique en donne un petit aperçu et montre à quelle point notre ignorance est encore grande dans ce domaine. C'est en ce sens que la connaissance élargit par la prise de conscience scientifique et anthropologique le champ de notre ignorance. Il faut juste avoir l'humilité de l'admettre, et ce n'est pas facile, cf. l'Eglise dans l'affaire Galilée qui a mis plusieurs siècles à accepter les faits. <br /> <br /> Méconnaître son ignorance, là est la vraie ignorance. Reconnaître l'étendu de son ignorance (qui englobe le peu de connaissances acquises depuis l'âge des cavernes), là est la vraie connaissance.
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